Il ne faut à James Gray qu’une poignée de plans et répliques pour poser ses personnages et suggérer les rapports de force et les non-dits qui existent entre eux. Le réalisateur n’a pas son pareil pour filmer les cellules familiales en crise, et il le fait avec toujours autant de maestria. La grande force du film tient dans son remarquable équilibre à faire coexister l’infiniment intime et l’universel. Le parcours de Paul a beau n’appartenir qu’à lui (et par extension à celui du cinéaste qui fait revivre une partie de ses souvenirs), chacun pourra se reconnaître dans ce récit d’apprentissage où il n’est finalement question que de construction de soi face à différents événements de la vie (la mort d’un proche, la sévérité d’un parent ou le changement d’école…) dans un environnement social et familial pas toujours juste, voire toxique. Une tragédie de l’intime bouleversante !