Liban, dans un futur proche. Soraya et Walid se sont construit une vie idyllique dans les montagnes, loin du désordre et de la pollution de Beyrouth. Dans ce havre de paix, trois générations coexistent en apparente harmonie. Tout va bien jusqu’au jour où la vie paisible de la famille est brutalement remise en question par l’installation d’une décharge prétendument écologique. Malgré la corruption ambiante qui rend leur combat sans espoir, les Badri font front. Ce chaos extérieur a bientôt des répercussions sur le cocon familial…
Que faire lorsqu’on a fui un mal, mais qu’il nous rattrape un jour ? Que faire lorsque les puissants mentent ? Que faire lorsque les vagues de déchets atteignent même les collines ? Que faire lorsque l’un veut lutter, mais l’autre, non ? Comment maintenir une famille prise dans un tel étau ? Une décharge presque vivante, qui croît et déborde jusqu’à, littéralement, s’infiltrer sous votre porte d’entrée, comme un voisin vraiment gênant qui vous prend en otage dans votre petite impasse : voilà une métaphore très nette de la négligence environnementale devenue incontrôlable. Ce que filme Mounia Akl, c’est moins la désintégration d’une famille que celle d’une région entière. Costa Brava, Lebanon n’y va pas toujours de main morte avec les allégories, mais il est aussi traversé de doux éclats poétiques. Le résultat est un attachant portrait, à la fois désabusé et lumineux.
- 1h47
- France
- 2021
- Drame