Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s’inversent lorsqu’une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.
Provocateur, lourd, vulgaire et pourtant terriblement vivant, Sans filtre alterne entre l’envie de subversion gratuite et la véritable farce sociale. On se retrouve alors presque honteusement au bord des larmes de rires dans ses scènes les plus inspirées, et foncièrement ennuyé quand il s’essaye faussement à la prise de recul. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, le film ne fonctionne jamais autant que quand il est terre à terre, laissant de côté toute subtilité et embrassant son histoire sans avoir peur de choquer (émétophobes s’abstenir). Le réalisateur prolonge son travail de portraitiste acide et décortique les rapports de classe immondes qui se jouent entre riches et pauvres. Si Ruben Östlund aspire tant à se moquer des rapports de forces c’est également à Cannes, épicentre des ultra-riches, qu’il est le plus applaudi : cible manquée ou hypocrisie ambiante, ce sera au public d’en décider.
- 2h27
- Triangle of Sadness
- France
- 2022
- Comédie, Drame