Trente ans après son dernier film (Le songe de la lumière), et cinquante ans après avoir sublimé l’enfance dans L’Esprit de la ruche, Victor Erice signe l’un des plus beaux films sur la vieillesse, aboutissement bouleversant qui fait écho à sa carrière tout en réussissant à exister seul. Innervé par la mélancolie, le récit, qui parle de mémoire, de deuil, de croyance, de vieillissement et de réparation, tout en proposant une réflexion sur le cinéma, tient son ampleur de son dépouillement absolu qui dit l’essentiel. Une constellation de références cinématographiques sont disséminées tout au long de ce film immense et apaisé et c’est un plaisir que de les saisir au vol.